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Puis mis à mort, au moins emprisonné :
Ce songe m’importune, il abrège ma vie.
D’où viennent ces égaremens ?
Ah ! calmez mon esprit, mes sens,
Et rendez-moi le repos, je vous prie.
Ce n’est pas là mon fait, repartit le docteur :
L’ambition et l’avarice
Ne sont point maux du corps, ce sont vices du cœur,
Si j’étois charlatan, j’accepterais l’office
De vous traiter, sans vous guérir ;
Mais de vous seuls dépend la fin d’un tel supplice ;
Bientôt d’un bon sommeil tous deux pourrez jouir.
Masouf, dit-il, apostrophant l’avare,
Allez chez l’indigent verser votre trésor ;
Le bien qu’on fait vaut mieux que l’or :
Plus de terreurs alors, plus de rêve bizarre.
Pour vous, ambitieux, quittez désirs, projets ;
N’étant plus roi, vous dormirez en paix.

Je ne cesse de dire à ceux que je conseille,
Qui, tourmentés la nuit, se plaignent de leur sort :
Si l’homme étoit plus sage quand il veille,
Il seroit moins fou quand il dort.



FABLE XIV.

LA LEÇON.


Répétant à sa mère et la fable et l’histoire,
Un enfant demandoit où gît notre mémoire.
Mon fils, chaque savant du vieux temps, du nouveau,
Croit qu’elle existe en la souplesse