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Et par ce jus divin pétillant dans la tonne,
Leur faire quelquefois oublier leurs malheurs !

Non, il n’est plus dans la nature
De plaisirs pour mes derniers jours,
Et je vois ce vieillard qui chemine toujours
De sa faulx, en passant, marquer ma sépulture.

Saule pleureur que j’aimai constamment,
De mes cendres, un jour, deviens le monument :
Protège-les par ton ombrage ;
Dans ce monde pervers je n’ai d’ami que toi :
Sur ma tombe isolée enlace ton feuillage.
Ah ! tes pleurs sont les seuls qui couleront sur moi !


VERS.

À l’occasion du reproche qu’on faisoit à l’auteur de n’avoir pas fait de poésie dévote.


Il faut tout le feu du génie
Pour chanter avec majesté
Des cieux la divine harmonie,
De l’espace l’immensité,
De Dieu la puissance infinie,
Et sa justice et sa bonté ;
Pour célébrer l’Être Suprême
Il faut qu’il inspire lui-même :
Peu de mortels l’ont mérité.
De lui j’obtins un cœur tendre, sincère ;
Dès le matin, quand son flambeau m’éclaire
De ce cœur il reçoit l’hommage chaque jour ;