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Ils travailleront sans contrainte,
Et je veux qu’au déclin du jour
Ils n’adressent jamais de plainte
Qu’au fier objet de leur amour.
Fillettes, qui craignez l’amorce
De l’amour et de ses plaisirs,
Fuyez, ils ont encor la force
De vous parler de leurs désirs.
Et vous, jeunesse téméraire,
Qui brûlez de suivre la loi
De l’aimable enfant de Cythère,
Respectez toujours la bergère
Qui vous fuîra de bonne foi.



LES AMOURS INFORTUNÉS
d’Henri II, roi d’Angleterre et de la belle Rosamonde.


Je veux chanter de Rosamonde
Et les plaisirs et les malheurs.
On la nommoit rose du monde,
Car de rose avoit les couleurs.
Fraîche comme la plus nouvelle,
Henri la vit et l’admira ;
Grace et douceur étoient en elle :
Il la connut et l’adora.

Elle comptoit rester sévère
Autant que l’honneur l’exigeoit :
Mais bientôt elle fut sincère
Autant qu’amour le demandoit,
Qui douteroit de sa tendresse ?