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Oh ! je veux le savoir, vîte il faut m’en instruire.
Seigneur, songeant à vos riches palais,
À ce superbe enclos, à ces vastes forêts,
À tous vos biens enfin, sur mon sort je soupire,
Disant, comme je suis petit auprès d’un roi !
Mais regardant les cieux, qu’avec plaisir j’admire,
Je vous trouve, excusez, puisqu’il faut vous le dire,
Aussi petit que moi.



FABLE CXLVII.

LA COLOMBE ET LE MOINEAU.


Vous pleurez donc toujours le défunt, cet époux
Dont on ne vit jamais le pareil selon vous ?
Mon enfant, cela n’est pas sage,
Disoit à la colombe un étourdi moineau.
À vous voir on croiroit, vraiment qu’en ce bocage
Tout est mort, qu’il n’est plus d’oiseau.
Bannissez de votre pensée.
Une félicité passée.
Jeune et tendre pigeon sauroit vous consoler.
— Non, tels propos ne font que désoler :
Va chercher tes pareils bien loin de mon feuillage.
Oublier et changer, voilà de beaux secrets !
Ah ! le conseil de tout oiseau volage
Ne peut qu’augmenter mes regrets.