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Qui depuis très long-temps désoloit leurs états,
Ils convinrent chacun de vuider leurs débats
Sur ce même terrain, sujet de jalousie
Et voisin d’un volcan : un combat singulier
À l’un des d’eux doit arracher la vie,
À l’autre le trésor restera tout entier.
L’espoir d’être vainqueur ranime leur furie :
La soif de l’or, hélas, rend l’homme plus méchant.
Tandis qu’ils combattoient avec acharnement.
La terre tremble, s’ouvre, elle engloutit sur l’heure
Les deux héros ambitieux,
Et ce trésor objet de tous leurs vœux,
Devient à jamais leur demeure.
Leur perte n’excita ni regrets ni douleur.
Sur les débris d’un roc, le bramin le plus sages
De sa plume traça le récit du malheur.
On y lisoit ces mots : « ce ne fut pas dommage ;
« Ces deux fous en voulant posséder davantage
« Toujours de leurs sujets oublioient le bonheur. »



FABLE CXXXVII.

LA LINOTTE ET LA TOURTERELLE.


Très lasse de voler long-tems à tire d’aile
Linotte enfin se reposa
Près du nid de la tourterelle,
Où son nom plusieurs fois tout haut se prononça.
Alors au bord du nid linotte s’avança
— On parle ici de moi, dit-elle,