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Les autres sont punis de leur témérité.
Après un sacrifice on étoit dans l’usage
De régaler d’un festin somptueux
Parens, amis, pour rendre grâce aux dieux.
Le gourmand ce jour-là devoit être plus sage :
Au contraire, il mangea, but avec tant d’excès
Qu’il en mourut la nuit d’après
N’étant encor qu’à la fleur de son âge.

Garder honteux défaut priant, offrant des vœux,
N’est-ce pas se moquer des cieux ?



FABLE CXXXI.

LA MÈRE ET SA JEUNE FILLE.


Quoi ! pour ces malheureux que nous venons de voir,
Maman, vous répandiez des larmes ?
Et quand nous étions l’autre soir
À ce spectacle plein de charmes,
Qui sur les cours avoit tant de pouvoir,
Un seul trait de bonté sembla vous émouvoir !
— Sur la scène les maux, souvent imaginaires,
N’excitent pas toujours ma sensibilité :
Du pauvre les malheurs ne sont par des chimères ;
Si nous voulons, ma fille, adoucir ses misères,
Gardons des pleurs pour la réalité.