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J’appris à vivre en ma jeunesse ;
Des vices, des excès je sus me garantir,
Et maintenant dans ma vieillesse,
Sans peine j’apprends à mourir.



FABLE XCV.

LE RENARD ET LE DINDON.


Que fais-tu sur le toit d’une triste maison,
Disoit le renard au dindon,
En guettant, méditant quelque nouvelle ruse ?
Viens, jasons tous les deux, c’est ainsi qu’on s’amuse.
Dindon fut toujours sot, mon cher, à ce qu’on dit ;
Mais apprends qu’on se forme avec les gens d’esprit.
Tu pourras profiter un jour de mon adresse ;
Tu sąuras tous mes tours pleins de sens, de finesse,
Et j’aurai du plaisir à te les raconter ;
Je m’en fais vraiment une fête.
Cependant je ne puis crier à pleine tête,
Rapproche-toi pour m’écouter.
— Non, non, beau discoureur, ne me crois pas si bête :
J’avois bien mes raisons quand j’ai grimpé si haut ;
Je fuis ce que je crains, c’est l’esprit qu’il me faut.