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ce serait l’espèce de rage avec laquelle on poursuivit l’auteur d’une simple critique littéraire, essentiellement indifférente et innocente, quand même il aui-ait en lous les torts possibles. Le nom de Zoïle est resté aux mauvais critiques , et a été souvent donné aux bons, dans ce siècle ignorant, futile, inconséquent, où les soi-disant gens de lettres s’élèvent avec une fureur inconnue aux vrais talents contre les observations les plus modérées, les plus e’quitables et les plus nécessaires.

’ ZOLA (Joseph), théologien, naquit en 1739 à Concesio, près de Brescia, état de Venise. Dès l’âge de 23 ans, on le nomma professeur de morale au séminaire de Biescia. 11 n’aimait point les jésuites, et pai- suite combattait à outiance ce qu’il appelait V ultramontanii>nie , ou pour nous servir de son expression , Vhildebrandisme , par allusion à Grégoire Vil. Il avait pour collègue et ami Pierre Tamburini , qui partageait les rnèmes sentiments : tous deux mettaient beaucoup d’ardeur à les propager. Cedernierayant publié une dissertation sur la grâce, où le jansénisme se montrait à découveit , le cardinal Molino, évèque de Brescia, qui en eut connaissance, les priva tous deux de leurs chaires. Ils se retirèrent à Rome , où , par la protection du cardinal Marcfoschi, Zola eut une chaire de morale au collège de Fuccioli et Tamburini fut placé au séminaire des Irlandais. Zola garda ce poste jusqu’en 177i. A cette époque, on s’occupait, dans les étals héiédilaires de la maison d’Autriche, de prétendues réformes ecclésiastiques. Zola et Tamburini furent appelés à Pavie pour concourir à mettre cette doctrine en vogue : Zola eut la chaire d’hisloiie ecclésiaslique à l’université. Sur ces entrefaites, l’empeieur Joseph 11 ayant fait transférer de Rome à Pavie le collège germanique hongiois, Zola en fut nommé recteur. Cependant sa plume ne demeurait pas oisive, et de nombreux ouvrages livrés à la presse servaient, pour la plupart, la cause (ju’il avait été appelé à défendre. .Mais à la mort de Joseph 11 , le système changea. L’archevêque de Milan et les évèques de Lombardie, privés de toute inspection sur les- écoles de théologie, l’éclamèrent leurs droits près de Léopold , qui rétablit l’ancien ordie de choses, et sur la plainte des prélats supprima, le 9 avril 1791, le séminaire général de Pavie. 11 parait néanmoins que Zola et Tamburini con- .servèrenl leui-s chaires jusqu’en 17U-i, époque où ils en furent privés sur la demande de Pie VI. Zola se retira dans sa patrie, dont il avait, dit-on, le projet d’écrire Vhistoire, pour laquelle il avait déjà i-assemblé beaucoup de matériaux. La révolution cjui éclata eu Italie ne lui laissa point le temps d’exécuter son entrepiise. Zola se déclara pour les principes nouveaux et fut lappclé à Pavie, où on le chargea de faire des leçons publiques de l’histoire des lois et de la diplomatie. On le nomma en même temps bibliothécaiie de l’université. La cour de Vienne étant rentrée en 1799 dans ses états d’Italie, supprima l’univeisité de Pavie, et Zola et ses collègues, qui avaient embrassé chaudement la révolution, finent renvoyés. C’était le temps des vi’cissilndes. lu autre gouvernement, sous le nom de répuliique italienne, s éla^ai organisé, Zola, eu 1802, fut nommé membre du collège électoral de’ dolti. En 1806, il s’était rendu à Concesio sa patrie, pour y passer ses vacances ; il y mourut le S novembre. On a de lui : un traité des lieux théologiques , et un autre Traité de la fin dernière, 1775 ; une nouvelle édition du Traité de Bull, évêque de Saint-David, intitulé : Defensio fidei nicenœ [voy. BuLL] ;une| édition d’un opuscule de Cadonici intitulé : Erph’~ cation de ce passar/e de saint Augustin : L’Eglisei de Jésus- Christ sera en servitude sous les princes ! séculiers ( voy. Cadosici ) ; Prolégomènes des commen- ] taire.s historiques du christianisme , i 778 ; Les Com- j mentaires mêmes , sous ce titre : Commentaires latins sur l’histoire ecclésiastique , 5 vol. in-8. A lai suite est un mantissa ou supplément, où sont indiqués les sources de l’histoire, le caractère particulier ! de ceux qui l’ont écrite ; et les règles principales^ dune saine critique. Un petit Traité de mtanda in historia calamitatum Ecctesiœ dissimulalione, 1774, in-12. L’auteur veut qu’en écrivant l’histoire on ne JU dissimule point les maux qui ont affligé l’Eglise ;lî ! la connaissance de ces maux, dit-il, ne tournant pas moins que celle de ses prospérités au profit et à la gloiie de la religion. De l’autorité de saint Augustin dans les matières concernant la prédestination et la grâce, 1788, sans nom d’auteur. Cette dissertation fut mise à Vindex, le 5 février 1790. Ses Leçons théologiques , au collège de Brescia , aussi mises à l’index, par décret du 10 juillet 1797, 2 vol. ; Prœlectiones sur l’ouvrage de saint .iigustin, de catechizandis rudibus. Ces prélections ou prolégomône* «j ne sont guère qu’un abrégé du traité d’André Ser-lB rao, de prœclnris catechistis, ouvrage de parti {voy. Serrao ). Une Histoire du pélagianisme ; une Histoire critique des erreurs concernant la Trinité ; De rebu» christianis ante Constantinum, 3 vol. Après lamort de Zola, Tamburini a publié 2 vol. italiens des Œuvres posthumes de son ami, qu’il a fait précéder de sa IVe. Si on ne peut parlei’ de Zola avantageusement quant à ses opinions, à ses principes, et peut-être à sa conduite à l’égard de l’autorité spirituelle, à laquelle il devait, par état, être soumis, on ne peut du moins s’empêcher de reconnaitre en lui un écrivain laborieux et un ecclésiastique qui ne manquait ui détalent ni d’érudition.

ZONARE (Jean), historien grec, exerça des emplois considérables à la cour des empereurs de Coi»> stanlinople. Lassé des traverses du monde , il se ftf moine dans l’ordre de Saint-Basile, et mourut avant le milieu du xui" siècle. On a de lui des Annales qui vont jusqu’à la mort de Conmène en 1118. Cette histoire a été continuée par Nicétas Choniale jusqu’en 1205. C’est une compilation indigeste, telle qu’on pouvait l’attendi’e d’un Grec aussi crédule qu’ignorant. 11 est insupportable lorsqu’il ne copie pas Dion ; cependant il peut être utile pour l’histoire de son temps. La meilleure édition de son ouvrage est celle du Louvre, 1686 et 1687, 2 voL in-fol. Le président Cousin en a traduit en français i ce qui regarde l’histoire romaine. On a encore de Zonare des Commentaires sur les Canons des apôtres et des conciles, Paris, 1618, in-fol., et quel qucs traités peu estimés.

ZOISCA (Victor), habile mathématicieu d’Italie, f