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ZOE

sanlë, et les embarras domestiques auxquels il se it soumis, il publia, en 1787, ses Numi .-Egyplii, ouvrage qui lut bien accueilli , et qui avait nécessité des études laborieuses. 11 avait entrepris , longtemps avant cette publication, d’autres travaux importants. Pie VI, qui avait résolu de reprendie, après une longue interruption , l’œuvre de ses prédécesseurs, en faisant relever ceux des obélisques qui gisaient encore sur le sol romain, le chargea d’interpréter les figures et les hiéroglyphes de ces monolithes. S’il ne put débrouiller ce chaos avec un succès qui était réservé à un des savants de notre âge ( voy. Champollion ) , reconnaissons du moins que l’archéologue danois entra dans une route beaucoup plus sûre que celle qu’avaient suivie ses prédécesseurs, et qu’il constata un fait, généralement méconnu jusqu’à lui : c’est que les hiéroglyphes , loin d’être tombés en désuétude , dès le temps de la conquête de l’Egypte par Cambyse, durèrent autant que la nation égyptienne elle-même, et ne cessèrent d’être en usage qu’après l’entière destruction du paganisme. Au lieu de s’aventurer dans les détails d’une interprétation impossible, Zoéga se borna à rédiger une immense compilation critique sur l’origine, le but et l’histoire des monuments appelés obélisques, et de ceux qui s’en rapprochent par un point quelconque : c’était poser la base de toutes les recherches qu’on devait faire après lui, relativement ù l’archéologie égyptienne. L’ouvrage parut en 1800, sous ce titre : De usu et origine obeliscorum. Le livre porte néanmoins la date de •1797, par la volonté [de l’auteur, qui voulut dédier à la mémoire de 1 Pie VI une publication ordonnée par ce pontife, et que les événements de la guerre avaient fait retar-’ der jusqu’au règne de son successeur. Zoéga s’était j consolé par l’étude des maux de l’invasion ; il eut |néanmoins un moment d’enthousiasme, en croyant jvoir ressusciter la vieille république romaine sous les auspices de la domination française. Lors de la création de l’institut national romain, il fut attaché à la section d’histoire et d’antiquités. Dès les premiers temps de la guerre , il avait été chargé des fonctions d’agent consulaire du Danemarck, sans en avoir le titre ; mais en 1800, il voulut revoir son pays natal. Appelé, en 1802, par le roi de Danemarck, pour occuper une chaire de professeur à l’université do Kiel, avec d’assez grands avantages, il éprouva combien il lui en coûterait de quitter Rome. Il demanda délai sur délai, et obtint enfin, en 180-i, que les mêmes avantages qui lui avaient plé promis à Kiel lui seraient assurés dans celle «lie, et qu’il aurait, outre le titre de professeur,

elui d’agent de sa majesté danoise, sans en remîlir

les fonctions. Zoéga se livra avec une nouvelle ■ ipplication à l’étude , et donna son Calalogus codi-

um Copticorum musœi Borgiani , et ses Bassirilievi

antichi cli Roma. Il eut à soutenir, à l’occasion lu premier de ces deux ouvrages, un procès avec es héritiers de Borgia et avec la Propagande , proès qui se prolongea jusqu’après sa mort, et qui lit jugé en faveur de ses enfants. Le second écrit, iu(|uel travaillèrent l’iraiiesi , couune collaboracur, et le graveur l’iroli, ne fut point achevé. Le il

bi zoi

■ !<■’■ vol., gr. in— i, fut publié par livraisons, et sii trouva complet au mois de mai 1808. Mais Zoéga étant mort le 10 février 1809, le second ne fut point complété, et les dernières planches furent livrées sans les explications. On a recueilli, en 181 7, ses Dissertations détachées , avec divers Fragments archéologiques, mythologiques, historiques ; elles ont été traduites en allemand, et accompagnées d’observations par Wcicker, in-8, orné de cinq pi. Ses maniisci’its, transportés à Copenhague en 1811, ont été déposés à la grande bibliothèque royale. On en trouve une Notice détaillée à la fin du toine2= du recueil allemand, qu’a publié l’écrivain que nous venons de citer, sous le titre de Vie de Zoéga, 2 vol. in-8. Zoéga était membre de la plupart des sociétés savantes de l’Italie et du Nord, et de celles de Gœltingue, de Berlin et de iMunich.

  • ZOÉS, en latin Zoesius (Gérard), jésuile, né à

Amersfort, en 1379, entra chez les jésuites, à Tournay, en 1598, et mourut à Matines, le 21 septembre 1628. 11 a publié en flamand : la Manière de bien faire une confession générale, et le Traité de la présence de Dieu, du P. Fr. Arias ; le Combat spirituel du bénédictin dom Jean Castaniza ; la Voie de la vie éternelle, d’Anloine Sucquet, Anvers, 1620, in-8 ; Court récit de la vie de François de Villaréal et de Jean Ximenès, tiré de la vie du P. Balth. Alvarez ; la Vie du P. Thomas Sanchez ; la Vie de Marguerite Middelton ; un Traité du culte envers la sainte Vierge, d’après P. Ant. Spincllus ; Pieux exercices d’une âme dévote, Anvers, 1621, in-8 ; Méditations sur la vie et la passion de N.-S. J.-C, d’après Vinc. Bi’uno, ibid., 1621, in-12 ; Relation de la mort de quelques religieux et autres chrétiens dans une émeute excitée contre les Espagnols dans les Indes occidentales. Matines, 1622 ; Abrégé de la vie de saint Ignace, ibid., 1625 ; Lettres des Indes occidentales , écrites jmr les PP. jésuites, partis de Flandre en 1615, Matines, 1622 ; Histoire de la vie et de la mort de la princesse Marguerite d’Autriche , reine d’Espagne, femme de Philippe III, par le P. Guzman , Malines, 1623, in-8 ; le Paradis des voluptés célestes révélées à sainte Gertrude, du P. de Balinghem , Louvain , 1625 et 1629 ; le Cceur dévoué à Dieu, du P. Et. Luzuich ; Lettres du Japon, datées de l’année 1624, Malines, 1628, etc.

ZOILE, rhéteur, natif d’Amphipolis , ville de Thrace, se rendit fameux par ses critiques dos ouvrages d’isocrate et des vers d’Homère , dont il se faisait appeler le Fléau. 11 vint de Macédoine à Alexandi’ie, où il distribua ses censures de VIliade, vers l’an 270 avant J.-C. 11 les présenta à Ptolémée, qui lui répondit à peu près comme Hiéron avait fait au philosophe Xénophanes, que « puisque Homère, qui était mort depuis mille ans, noui’ris- )i sait plusieurs milliers de personnes , Zoile , qui » se vantait d’avoir plus d’esprit qu’Homère, devait » bien avoir l’industrie de se nourrir lui-même. » La mort de ce satirique est racontée diversement. Les uns disent que Ptolémée le fit mettre en croix, d’autres qu’il fut lapidé, et d’autres qu’il fut brûlé tout vif à Smyrne. 11 est certain que sa critique d’Homère ne méritait pas un tel châtiment ; ot si quelque chose pouvait prévenir en faveur de Zo’ile ,