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LE TIBET

du Kachemir, Goulab Singh qui envahit même le Ngari. Le gouvernement chinois fit marcher ses armées et obligea le conquérant à rétrograder ; mais le Ladak resta au pouvoir du prince kachemirien en vertu d’un traité conclu en 1842 et confirmé en 1856.

Peu après, le Tibet passa par une crise intérieure assez grave. Le Dalaï-lama transmigra avec une rapidité inaccoutumée : c’était un effet de l’ambition du Nomokhan, qui cherchait à se rendre maître absolu du pouvoir. L’autorité chinoise intervint et, malgré la résistance d’un parti dévoué à ce fonctionnaire au sein même du lamaïsme, le disgracia et le remplaça. Ce fut une période agitée pour le Tibet ; car, un peu plus tard, les lamas de Tsiamdo et de Djaya se faisaient une guerre implacable.

En 1854, éclata un conflit avec le Népâl ; il se termina en 1856 par un traité qui obligeait le Tibet à payer un tribut au Népâl, autorisait à Lhasa rétablissement d’un comptoir et d’un agent népâlais, et imposait aux deux pays la reconnaissance de la suzeraineté de la Chine.