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MOINES ET LAMAS

(joyau des savants) ; les Mongols l’appellent Bogdo. Les envoyés de la Compagnie des Indes, au xviiie siècle, Bogle, Turner, lui donnent la qualification de Techou-Lama. De qui est-il l’incarnation ? de Mandjouçri, de Tsong-ka-pa ou de quelque autre ? On ne sait pas bien, et cette incertitude n’est sans doute pas sans quelque lien avec son infériorité relative. Du reste, il est, surtout au point de vue religieux, presque aussi vénéré que son confrère de Lha-sa, et ce qu’on a dit de l’un s’applique à très peu de chose près à l’autre, moins la prééminence politique.

Origine et destinée des deux pontificats. — L’institution de ces deux pontificats et celle des « bouddhas vivants, » dont elle n’est qu’un cas particulier, est de date assez récente. On peut la faire remonter à Tsong-ka-pa, mais elle s’élabora lentement et ne fut véritablement constituée qu’au xviie siècle. Elle aurait commencé à Tachiloumpo ; puis le siège principal en aurait été transporté à Lha-sa à la suite d’une rivalité entre les deux pontifes. Navang-lobsang, le dalaï-lama régnant au milieu du xviie siècle, aurait été le vrai fondateur, ou du moins l’organisateur de cette dignité singulière sous la forme actuelle.

Que deviendra t-elle ? Le conflit qui a existé autrefois entre les deux pontifes de Ou et de Tsang renaîtra-t-il ? Quelques-uns le prédisent. Le Tibet