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LE TIBET

à des subalternes. D’ailleurs, l’autorité chinoise travaille sous main à les annuler. Le respect religieux dont le lama est l’objet lui paraît plus inquiétant encore que l’exercice du pouvoir. Aussi intervient-elle depuis un certain temps dans le choix de ce haut dignitaire. Quand le lama a transmigré, en d’autres termes, quand il est mort et qu’il va renaître, le bruit se répand qu’il a reparu en plusieurs endroits ; car plus d’une famille a l’ambition de donner au monde un grand-lama. Tous les candidats sont soumis à un examen sommaire ; on en retient trois pour les faire passer par des épreuves plus décisives, sinon plus sérieuses, et l’on choisit parmi ces trois celui qui est le véritable Avalokiteçvara, en qui l’âme du précédent lama a réellement passé ; les autres sont renvoyés chez eux avec une indemnité. L’autorité chinoise surveille avec soin cette étrange procédure et s’applique à faire tomber le choix sur un enfant appartenant à une famille dont elle soit sûre.

Le Pan-tchen-rin-po-tche. — Le dalaï-lama, bien que pontife du Tibet tout entier, est spécialement celui de la province de Ou. La province de Tsang a le sien, qui est presque l’égal de l’autre, et, néanmoins, reste au second rang. Sa résidence ordinaire est le monastère de Tachiloumpo ; mais il demeure aussi quelquefois à Decheripgay et à Terpaling. Son titre est Pan-tchen-rin-po-tche