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MOINES ET LAMAS

Nous citerons aussi la secte Ourguyen qui se réclame de Padma-sambhava ; elle paraît n’être qu’une branche de la secte dissidente ; car elle a la réputation d’exceller surtout dans la sorcellerie condamnée par Tsong-ka-pa.

Occupation des moines. — L’étude et la méditation devrait être l’unique occupation des moines, mais elle a peu d’attraits pour eux, et ils préfèrent passer leur temps à mendier, à jardiner, à faire du commerce, à banqueter aux frais de quelque riche dévot ou à leurs propres frais avec leurs amis, enfin à accomplir pour le compte des laïques des cérémonies religieuses bien payées ; car si un moine n’a le droit de rien posséder, il est admis que la confrérie peut être riche.

Pour la construction d’une maison, pour l’entreprise d’un voyage, en cas de mariage, de maladie, de décès, dans mille circonstances de la vie, les particuliers requièrent le ministère d’un membre de la confrérie. Comme les moines sont nombreux, ils se partagent la tâche, les uns étant familiers avec telle cérémonie, les autres avec telle autre. Ceux qui sont astrologues et devins (et il s’en trouve au moins un dans chaque monastère) comptent parmi les plus achalandés. Bref, le clergé tibétain exploite largement la sottise et la crédulité populaires.

Dans toutes leurs cérémonies, les moines tibétains