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RELIGION. CROYANCES ET PRATIQUES

perdrait presque tout son prix ; il vaut donc mieux que ce sens, s’il existe, reste caché.

Comme la formule, bien que sanscrite, se divise, selon l’usage tibétain, en six syllabes Om-ma-ni-pad-me-houm (ce qui lui a fait donner le nom de formule des six syllabes) on dit que c’est une bénédiction pour les six classes d’êtres ; d’après une autre explication ce serait un vœu pour l’acquisition de six vertus ou perfections appelées en sanscrit pâramitâ. Le plus probable est que « le joyau dans le lotus » n’est autre que Avalokiteçvara et que la fameuse formule est une invocation du nom de ce Bodhisattva. On lui associe quelquefois l’invocation : Om ! Vadjrapâni, houm ! (Ô Vadjrapâni. Amen !) Om ! mani padme houm ! doit être l’équivalent de : « Ô Avalokiteçvara ! Amen ! »

Moulins à prière. — Cette formule des six syllabes procurant toute espèce de félicités, on la répète sans cesse, on la chante souvent, on l’écrit partout. Pour mieux la répéter, on a imaginé de l’inscrire plusieurs fois sur des bandes que l’on enroule autour d’un cylindre disposé de manière à pouvoir tourner autour de son axe ; on l’écrit aussi sur de grands cylindres que l’on fait tourner au moyen d’une manivelle, ou sur d’autres que l’on place au-dessus d’une eau courante qui les met constamment en mouvement. Chaque tour du cylindre équivaut à une répétition de la formule multipliée