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LE TIBET

Culte de Bon. — La religion de Bon, dont nous ne connaissons pas les livres, si toutefois il en existe, paraît consister dans le culte des bons et des mauvais génies, et dans les pratiques de sorcellerie auxquelles il faut recourir pour gagner la faveur des uns et se soustraire à la malveillance des autres. Ce culte n’est certainement plus ce qu’il fut à l’origine ; il a fait au bouddhisme beaucoup d’emprunts. Mais le bouddhisme lui en a fait de son côté ; car il a dû composer avec la religion du pays. Beaucoup de divinités que l’on croit bouddhiques et qui portent des noms bouddhiques, appartiennent en réalité au culte de Bon. La religion de la plupart des Tibétains n’est, au fond, sous une forme ou sous une autre, que le culte des bons et des mauvais génies.

Bouddhisme. — Le bouddhisme étant de création indienne, et s’étant répandu dans toute l’Asie centrale et orientale, nous ne dirons ici que ce qui concerne le Tibet.

La compilation des livres sacrés du Tibet, appelée Kandjour, se divise en sept sections que l’on peut ramener à quatre : 1o le Doul-va qui raconte surtout l’établissement du monachisme ; 2o le Cher-tchin qui contient la métaphysique ; 3o le Do qui renferme la doctrine fondamentale ; 4o le Guyoud (sk. Tantra) où se trouvent principalement les formules sacrées, les paroles magiques,