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LE TIBET

peine sentir. De là, une différence très grande entre la prononciation et l’orthographe ; par exemple, le nom qui se prononce Tchanrezi s’écrit Spyan-ras-gzigs. Pareille différence se remarque même pour des mots très simples ; M. Desgodins nous dit que le Tibet s’appelle Peu ; or, nous savons que ce nom s’écrit Bod.

Il y a, en tibétain, certaines consonnes initiales qui, en disparaissant ou permutant entre elles, peuvent changer le sens ou le rapport grammatical du mot. C’est ce qui arrive en particulier pour les verbes ; les quatre formes qu’ils peuvent avoir (présent, passé, futur, impératif) s’expriment généralement au moyen de ces suppressions ou de ces substitutions de lettres. Du reste, ces mêmes rapports et d’autres s’expriment aussi à l’aide d’auxiliaires et de périphrases.

Les relations grammaticales des noms, la pluralité et les autres accidents sont rendus par des postpositions ou monosyllabes placés à la suite du nom sans faire corps avec lui.

La syntaxe tibétaine suit la construction appelée indirecte, c’est-à-dire que le mot déterminant précède le déterminé, l’adjectif venant avant le substantif, le complément avant le verbe.

Le tibétain présente cette particularité, qu’il a du reste en commun avec d’autres langues asiatiques, que beaucoup d’idées s’expriment par des