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LE TIBET

terrement avec le corps de la victime après y avoir été attaché vingt quatre-heures, sont les principales peines réservées aux grands crimes. À part ces barbaries de procédure et de pénalité, les dispositions de la loi pour les cas les plus communs, vol, meurtre, adultère, sont assez équitables, et la justice tibétaine pourrait mériter une approbation relative si elle était aussi gratuite en fait qu’elle l’est en principe. Mais on assure qu’elle est essentiellement vénale, qu’on peut, avec de l’argent ou des présents, se soustraire à la torture ou à la peine ; et que celui qui donne le plus est toujours sûr de gagner son procès.

Population. — Ce vaste pays est loin d’être peuplé en raison de son étendue. Certains observateurs attribuent à l’immoralité la faiblesse relative du nombre de ses habitants. Il faut cependant bien admettre que la rigueur du climat y est pour quelque chose. Le nombre des habitants ne s’élève pas au-dessus de cinq ou six millions ; peut-être même est-il de quatre millions seulement. Cette population se divise en deux grandes classes : les moines (dont il sera question plus tard) et les laïques. Ceux-ci se subdivisent en nobles, commerçants, cultivateurs, bergers, mendiants, bandits.

Par nobles, nous entendons les familles des fonctionnaires. À très peu d’exceptions près, les dépo-