Page:Faure - De la race de Salers et de son amélioration.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 42 —

aptitude, et que celle-ci est sous la dépendance de la nourriture. Mais, bien que ce principe soit connu, il est trop négligé, comme nous allons le voir.

Je dois dire, d’une manière générale, que les jeunes veaux sont mal nourris. En agissant de la sorte, les éleveurs vont contre leurs intérêts, les règles de la physiologie et de l’hygiène. C’est dans le jeune âge que se forme l’animal et c’est alors qu’il convient de le nourrir abondamment, car de là dépend sa constitution.

Comme il a été dit, les naissances ont lieu à la fin de l’hiver ou au commencement du printemps. Les premiers jours on laisse aux jeunes veaux tout le lait de leur mère ; ils le prennent en deux fois ; ce qui est contraire à leur faible organisation, qui ne peut supporter une trop grande dose d’aliments. Il survient alors des indigestions laiteuses, qu’on pourrait facilement éviter en multipliant les repos, de façon que les animaux n’aient que trois ou quatre litres, qu’on diviserait également à chaque tétée. Dès que les veaux ont pris un peu de force, c’est à dire huit ou dix jours après la naissance, on peut, sans inconvénient, augmenter la quantité jusqu’à l’âge de trois semaines ou un mois. On diminuerait ensuite la ration qui ne se composerait que de 6 litres jusqu’au départ pour la montagne. J’ai déjà dit que pendant leur séjour à la ferme, les jeunes veaux ne souffraient guère du régime, mais qu’il n’en était plus ainsi, une fois qu’ils sont à la montagne. En effet, privés à peu près complètement du suc nourricier, ils sont obligés de se suffire en pacageant ; leur fai-