Page:Faulon - De la névrotomie plantaire.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

33
DE LA NÉVROTOMIE PLANTAIRE

mière fois en 1834, à l’École vétérinaire d’Alfort, et depuis cette époque Beugnot, Rabouille, Delafond, Forster, etc., etc., en ont signalé plusieurs cas. Loin de se manifester de suite après l’opération, ce ramollissement n’apparaît que quatre à huit mois après, alors que l’animal a fait pendant cette longue période de temps, son service comme si le pied n’avait été le siège d’aucune lésion. Une boiterie violente apparaît tout à coup et sans cause connue, en même temps que l’extrémité inférieure du membre s’engorge fortement ; quand le membre vient à l’appui, celui-ci ne se fait plus par toute la surface plantaire, mais seulement par les talons, et le boulet s’affaisse tellement en arrière qu’il touche presque le sol par sa face postérieure. Très souvent aussi des phlegmons se forment dans la partie engorgée ; ces phlegmons ne tardent pas à s’abcéder, à s’ouvrir entraînant dans leur suppuration des exfoliations osseuses et tendineuses nécrosées. Comme pour la chute du sabot, le praticien doit conseiller l’abattage de l’animal.

Cet accident, d’une gravité désespérante, comme on le voit, ne se manifeste que très rarement et seulement chez les animaux où l’opération a été pratiquée au dessus du boulet, des deux côtés à la fois et qui de plus ont été soumis ensuite à un travail trop pénible. Alors le tendon dont la vitalité est déjà si faible, perd bientôt sa force nutritive, il se décompose, se ramollit, se nécrose, en un mot il se détruit, et cette destruction se trouve encore favorisée par les efforts violents que l’animal est tenu de faire pendant la marche.