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DURÉE DE LA RÉVULSION


Elle dépend essentiellement de l’effet à obtenir. A-t-on à combattre une inflammation qui débute, alors que l’action morbide est bornée à l’irritation et au fluxus sanguin, et qu’il n’est pas encore survenu des modifications organiques dans les solides ? On emploiera les irritants hypérémiques, et, parmi ceux-ci, on choisira des agents dont l’action soit proportionnée à l’intensité du mal. Supposons, pour préciser, qu’on emploie un sinapisme contre une pneumonie au début, on ne fera qu’une seule application pourvu qu’elle produise un engorgement suffisant pour amener l’action révulsive. Mais, si on n’obtient pas d’effet, il n’y aura pas d’inconvénient à faire une nouvelle application. Dans tous les cas, le sinapisme est un agent prompt à agir et qui doit rester peu de temps sur le corps. Ce que nous disons des sinapismes est applicable à tous les agents hypérémiques irritants. Par conséquent, l’action destinée à détourner un courant sanguin pathologique sera toujours prompte.

Mais si une suppuration doit être attirée au dehors, l’effet ne sera pas si rapide, car il faut produire un travail organique capable de donner une évacuation, soit sérosité, soit pus. Prenons le médicament suppuratif par excellence, la cantharide, et parmi les préparations dont cet agent est la base, choisissons l’onguent vésicatoire. S’il faut évacuer par la voie cutanée la suppuration d’un abcès inter-organique, on fera d’abord une application, qui sera renouvelée