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produite, par cela même qu’elle est plus vivement sentie, imprime aux cellules qui sont en communication avec la cellule artificiellement excitée un ébranlement, une modification dynamique, laquelle suffit à rétablir ce que je viens d’appeler l’équilibre nerveux. — J’avoue que je me sers de cette expression un peu métaphorique, faute d’en trouver une meilleure.

Ceci nous expliquerait, jusqu’à un certain point l’avantage que l’on trouve à placer les révulsifs au voisinage des parties douloureuses. Un vésicatoire, des pointes de feu, appliqués sur la cuisse pour une sciatique n’atteignent évidemment point le tronc nerveux lui-même ; ces moyens agissent sur les ramifications périphériques de la peau ; l’excitation est transmise au centre nerveux ; là elle se répartit sur un certain nombre de cellules qui sont en communication intime avec celles d’où émargent les fibres constituantes du tronc sciatique lui-même, et l’effet est d’autant plus sûr que les connexions préétablies sont plus étroites.

C’est en réfléchissant sur les variations incessantes de la nature que le médecin finit par ne plus s’étonner des faits, même contradictoires, dont il est témoin. Tantôt une maladie en fait naître une autre, tantôt c’est le contraire qui a lieu. Voilà la nature, elle est si bizarre et si changeante que ceux qui ont voulu écrire son histoire en posant des règles fixes se sont toujours égarés. Aussi, quoique le raisonnement du savant auteur que nous avons nommé plus haut nous semble fondé, nous sommes loin de le croire à l’abri de toute objection : la nature est comme la volonté ; on ne peut pas prédire sûrement ce qu’elle fera.