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l’aggravation dans la maladie, à moins qu’ils ne soient d’une puissance exceptionnelle ou que l’inflammation ne soit très légère.

À l’appui de cette opinion, ces auteurs citent les médications de Velpeau et de Gendrin dont nous aurons l’occasion de parler plus loin. Ils disent encore : on devra agir sur une surface d’autant plus grande que l’inflammation sera elle-même plus intense et plus étendue. Voici d’ailleurs leur texte : « Dans un catarrhe bronchique suffocant, on applique à la jambe ou sur le sternum un vésicatoire peu étendu, et si les accidents ne sont pas conjurés, on accuse l’impuissance du remède, quand il ne faut accuser que l’impéritie du médecin. Comment, en effet, supposer qu’une phlegmasie bronchique qui occupe peut-être une surface de plusieurs mètres carrés sera révulsée par un vésicatoire de quelques centimètres d’étendue, plus aisément qu’une fluxion de poitrine grave ne le serait par une saignée de quelques grammes ? Il faut faire ce que fait M. Velpeau avec tant de succès. Il a compris qu’il fallait proportionner la médication à l’intensité et à l’étendue de l’inflammation et nous l’avons vu à l’aide de vésicatoires qui occupaient toute la surface d’un membre, arrêter des phlegmons profonds qui menaçaient de produire d’effroyables désordres. Ainsi s’expliquent les succès de M. Gendrin, qui au début et dans l’acmé d’une pleurésie ne craint pas de recouvrir d’un vésicatoire énorme tout un côté de la poitrine. »

On se ferait une mauvaise idée de l’intensité de l’action révulsive, si on la mesurait au moyen de la douleur produite