Page:Faugère - De la révulsion au point de vue théorique.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 42 —

dans la pneumonie agit-il plus efficacement qu’ailleurs ? N’invoquez pas la communication capillaire, vous savez bien qu’elle n’existe pas. Tout ne se passe donc pas d’après les lois physiques, il y a là un fait physiologique. Cette hypothèse explique l’habitude qu’on a de faire agir les révulsifs sur les régions épigastriques dans les affections de l’estomac, hypogastrique pour celles de l’utérus, aux apophyses mastoïdes et à la nuque pour les ophtalmies, en médecine humaine. Cependant, on le comprend, il faut peser la question de gravité de la maladie provoquée. Ce serait peu raisonnable de révulser sur l’utérus le mal qui est aux mamelles, par exemple. Mais c’est là une question de tact que nous ne devons pas aborder.

Un mot encore sur l’hypothèse de M. Raynaud. L’idée ne nous semble pas entièrement nouvelle ; nous la trouvons en germe dans le Traité de thérapeutique générale de Delafond, un auteur vétérinaire. Voici, en effet, ce qu’il écrivait dans son édition de 1843 : On sait que les vaisseaux capillaires forment un réseau continu dans l’épaisseur des organes, que ceux des parois des cavités splanchniques, par exemple, ont des communications avec ceux des membranes qui tapissent ces cavités, et que les vaisseaux de celles-ci s’anastomosent avec ceux des organes qu’elles recouvrent ; que d’un autre côté les divisions et les subdivisions à l’infini des nerfs qui portent la sensibilité dans plusieurs parties, sont des nerfs provenant de la même origine, et que d’ailleurs les nerfs, soit du mouvement, soit du sentiment, soit de la vie organique, ont entre eux beaucoup de réunions. Or, si le phénomène de la révulsion réside tout à