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au lieu de les rapprocher de l’encéphale, car la peau du cou, seule partie où on pourrait les appliquer, est épaisse, couverte de poils longs, plus grossiers là que partout ailleurs, qu’elle est d’une sensibilité peu prononcée, autant de circonstances défavorables à l’action des irritants. Il n’y a donc pas là une exception à la règle posée plus haut, mais un choix bien raisonné entre deux principes, qui sont incompatibles dans le cas particulier dont nous parlons, et une préférence motivée pour la condition de sensibilité, qui nous paraît ici plus avantageuse que la condition de proximité.

Cependant, il y a, selon nous, un point bien raisonné dans les principes de Bailliez. Il dit, en effet, de révulser les flux périodiques. Supposez, par exemple, qu’on ait à combattre ces prédispositions qu’ont certaines personnes pléthoriques aux épistaxis, par suite d’un transport fréquent de sang vers la tète. Les bains de pieds irritants, très souvent ordonnés, constituent un des meilleurs préservatifs, pour cette raison que les capillaires des parties inférieures s’habituent peu à peu à ce surcroît de liquide sanguin et se distendent lentement pour suffire au nouvel office qu’on exige d’eux. Les artères qui leur portent le sang prennent, elles aussi, un calibre convenable, de sorte que la spoliation, d’artificielle et passagère qu’elle était, devient constitutionnelle et par conséquent définitive. La prédisposition qui frappait les parties supérieures peut de cette manière être attirée complètement vers les parties inférieures. Si on agissait près du mal primitif, les artères sources, en s’harmonisant avec la nouvelle capacité capillaire, ne pourraient