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SIÈGE DES RÉVULSIFS


Le célèbre Barthez, qui admettait la vieille distinction établie par Galien entre les révulsifs et les dérivatifs, posait comme règle : si la maladie est aiguë, agissez loin du mal, par conséquent révulsez ; si elle est chronique, rapprochez l’action révulsive le plus possible, c’est à-dire dérivez.

Nous avons dit ce qu’il fallait penser de cette idée aussi inutile qu’inexacte. Quant au principe ci-dessus, la pratique s’est prononcée contre lui en dernier ressort. On voit, en effet, tous les jours employer les révulsifs le plus près possible du siège du mal. Pour une fièvre inflammatoire avec imminence de localisation sur le poumon, on applique sur la poitrine le sinapisme, qui est l’agent employé généralement. Pour une pneumonie aiguë au début, on agit de même. Voilà donc des faits cliniques qui contredisent l’opinion de Barthez.

Une condition à rechercher encore, c’est la grande sensibilité et la richesse du réseau sanguin de la partie sur laquelle l’agent doit agir, car la révulsion se produisant d’autant plus facilement que la maladie artificielle est plus intense, si le siège choisi seconde le remède, l’action de ce dernier sera plus forte et conséquemment plus efficace. C’est ce qui fait sans doute qu’en médecine vétérinaire, on choisit souvent pour lieu d’élection la face interne des membres, où la peau est fine, sensible, délicate. Ceci nous explique encore pourquoi dans une méningite, une encéphalite aiguë, on fait agir les révulsifs sur les membres,