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à l’École vétérinaire d’Alfort : « Les glandes à sécrétion continue, dit-il, ne peuvent, pas plus que les autres, jouir toutes à la fois d’une grande activité. La prépondérance de quelques-unes d’entre elles n’est acquise qu’aux dépens des autres dont l’action se ralentit. Ainsi dès que la transpiration cutanée augmente, la sécrétion urinaire diminue, et vice versa ; quand les exhalations du tissu cellulaire et des séreuses deviennent abondantes, c’est au détriment des sécrétions cutanées et muqueuses, lorsque celle du lait tarit, celle de la graisse devient rapide. Cet antagonisme entre les sécrétions normales, les unes relativement aux autres, se produit également pour les sécrétions morbides spontanées ou provoquées dans un but thérapeutique. Aussi est-ce d’après la connaissance de ce fait que, dans le traitement des maladies, on active une sécrétion pour en tarir une autre : celle de l’intestin pour affaiblir celle des mamelles, celle des reins et de la peau pour ralentir les exhalations séreuses ; c’est dans ce même but aussi qu’on détermine des sécrétions factices, des exutoires pour combattre les hypercrinies.

« Alors, cependant, ce moyen de dérivation ne devient efficace qu’au tant que la sécrétion surexcitée ou la sécrétion nouvelle est effectuée par un tissu ou un organe d’une autre nature que celui de la sécrétion qui doit être diminuée ; il ne faut pas exciter la sécrétion d’une muqueuse pour tarir celle d’une autre membrane de ce genre ; il faut encore moins provoquer une sécrétion dans une partie de la peau pour suspendre celle d’une autre du même tégument, car chaque muqueuse a des sympathies avec toutes les autres,