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même, elles sont contraires à la marche du sang. La circulation veineuse n’est donc dépendante que dans une très faible mesure de celle des artères et des capillaires et ne peut influencer que faiblement la circulation dans ces derniers vaisseaux. La saignée veineuse produit donc une légère déplétion sur les parties dont la veine incisée reçoit : le sang ; rien ne le démontre mieux que les saignées qu’on fait communément aux veines angulaires de la face dans les opthalmies aiguës.

Néanmoins, notre croyance est que l’on s’exagère les avantages de l’emploi de ces saignées. Le résultat est d’autant plus favorable que l’on agit plus directement sur la partie tuméfiée. Il ne faut pas croire, par exemple, que la saignée à la veine jugulaire, qui reçoit l’angulaire, aurait d’aussi bons effets que l’ouverture de ce dernier vaisseau, et cela pour cette raison que le sang pris à la jugulaire est fourni par tous les troncs qui viennent se dégorger dans ce vaisseau et que dès lors l’angulaire n’en donne qu’une partie. Nous pouvons donc conclure que : la saignée aux petites veines est réplétive locale, et que la saignée aux grandes veines est plutôt générale.

B. Saignée capillaire. — C’est dans les capillaires que le sang rencontre le plus de résistance pour son passage. Si on se rappelle le schéma classique de la circulation, on sait que l’arbre circulatoire est ramifié à l’infini à la périphérie ; là, les canaux sanguins sont d’un calibre très réduit, ce qui augmente les surfaces intérieures de ces cylindres, et conséquemment, la force de frottement, antagoniste de la force ventriculaire. Cette perte de force est