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exemple, la saignée diffère des hypérémiques seulement en ceci : que ces derniers mettent le sang en réserve dans une partie du corps pendant un temps limité, tandis que la saignée le met hors du corps définitivement : les hypérémiques sont, si on ne trouve pas trop outrée notre manière de voir, des spoliateurs temporaires, tandis que les spoliateurs proprement dits sont des agents définitifs. Mais, dans les deux cas, l’effet produit est une déplétion du système circulatoire.

Comme nous ne devons pas traiter de chaque évacuant en particulier, nous voudrions d’un même coup d’œil envisager la méthode spoliatrice. Mais il existe sur la saignée un point de doctrine diversement apprécié par les auteurs, et que nous ne pouvons passer sous silence : il s’agit de la saignée révulsive. Doit-on admettre que la saignée attire le sang vers le lieu où on la pratique ?… Voilà la question. Nous distinguerons trois cas : saignée veineuse, capillaire, artérielle.


Spoliateurs directs. — De la saignée en général.


A. Saignée veineuse. — La poussée cardiaque est très affaiblie quand le sang a parcouru les capillaires ; arrivé aux veines, il possède peu de son impulsion première, de sorte qu’il est presque exclusivement dévolu à ces vaisseaux centripètes de le faire progresser. Quelques puissances accessoires, telles que la pesanteur, la contraction musculaire, etc. viennent parfois la seconder dans leur rôle ; mais ces puissances sont inconstantes ; quelquefois