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idée préconçue de l’humeur morbide. Ils admettent, par exemple, des purgatifs particuliers à chaque espèce d’humeur : bile, atrabile, phlegme ; les topiques ont des vertus semblables.

Mais la physiologie va faire un grand pas, la révulsion sera mieux comprise.

Harvey découvre la circulation, et sa découverte produit une telle secousse dans la science que certains nient par esprit de doctrine ce que la pratique avait démontré depuis tant de siècles : Bellini nie la révulsion et, après lui, toute l’école iatro-mathématicienne.

Sydenham, l’Hippocrate moderne, fut un observateur trop sagace pour la rejeter. Les théoriciens de son temps firent mieux encore, ils cherchèrent à l’expliquer.

Boërhaave et tous les partisans de la doctrine iatro-mécanique employèrent les révulsifs ; le premier « ne voyait dans l’action des sudorifiques, des diurétiques et des différents exutoires qu’une élimination d’humeurs. » — Raynaud.

Les solidistes font de la révulsion ; voici ce que dit Cullen : « L’utilité évidente des vésicatoires près de la partie affectée, dans les maladies inflammatoires, me porte à croire qu’ils modèrent le spasme des vaisseaux situés profondément, en occasionnant une dérivation vers la peau et en produisant un épanchement. »

Hunter en donne une explication nouvelle, il n’emploie plus le mot humeur ; il le remplace par une irritation : c’est une nouvelle doctrine.

Pinel dit la même chose.

Brown change le terme et le remplace par celui d’excitation ; mais qu’importe.