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sel bien écrasé et mêlé avec du cérat, parce qu’il en résulte une légère érosion de la peau, qui sert à provoquer sur ce point l’afflux de la matière dont le poumon est accablé. »

C’est bien là de la révulsion.

Arétée découvrit l’onguent vésicatoire, agent si précieux et si employé encore aujourd’hui en thérapeutique. Dans son idée, cette préparation attirait au dehors les humeurs putrides.

L’école empirique, dont Philinus de Cos fut le chef, fit sans doute grand usage des révulsifs, car, se basant sur l’observation seule, elle dut connaître l’avantage de ces agents.

Erasistrate rejetait la saignée, dont le seul effet, pour lui était la déplétion, et qui avait l’inconvénient d’affaiblir les malades. En remplacement, il prescrivait l’abstinence. Nous croyons inutile de faire ressortir ce qu’il y avait de mauvais dans cette manière de voir. Il ne reconnaissait aux purgatifs ni propriétés attractives ni propriétés électives par lesquelles ils pouvaient appeler l’humeur morbide, et, en conséquence, il les bannissait de la thérapeutique : c’était une conduite bien peu sage.

Asclépiade de Bithynie fut encore un adversaire de la révulsion, mais il maintint la saignée.

Les méthodistes employèrent la révulsion. Voici ce qu’ils faisaient dans la pratique de la métasyncrise : « Après d’interminables préparations, après des bains et des vomitifs plusieurs fois répétés, ou lui rasait la tête (au malade) à contre poil, on la frottait avec du nitre, puis on employait