Pour Hippocrate, la maladie se juge par la crise. Celle-ci est le dernier effort de l’organisme contre l’action morbifique, effort qui se fait par l’union de toutes les forces du corps, et qui tend à rejeter l’humeur morbide ; dans cette lutte à outrance, un des adversaires est anéanti : si la maladie a le dessus, la mort arrive ; si c’est le corps, il y a guérison. Or, cette crise, nous dit Hippocrate, ne cherchez pas à la modifier, à la déplacer, « laissez les choses en l’état. »
Et tirant de suite une conclusion pratique de ce que fait la nature :
« Les humeurs qu’il faut évacuer, les évacuer du côté où elles tendent le plus, par les voies convenables, »
C’est-à-dire que, quand on provoque une crise artificielle, on doit imiter le plus possible la crise naturelle, vu que celle-ci s’effectue toujours « par les voies convenables. »
Enfin, nous trouvons encore l’important aphorisme qui sert de fondement à la révulsion :
« De deux douleurs simultanées, mais non situées dans le même lieu, la plus forte obscurcit l’autre. »
Et en beaucoup d’autres endroits, Hippocrate parle en grand maître de la révulsion :
« Chez une femme, le vomissement de sang cesse, quand les règles font éruption. »
« Chez une femme dont les règles manquent, il est bon que du sang s’écoule par les narines. »
« Si vous voulez arrêter les règles d’une femme, appliquez sur les mamelles une ventouse aussi grande que possible. »