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puisqu’il s’agit de deux maladies liées par une sympathie, il est clair que la maladie primitive joue, relativement à l’affection sympathique, le rôle de cause. On est donc forcé de convenir qu’il n’y a pas là révulsion ; puisque c’est un fait général de thérapeutique qui préside à la guérison : pour faire disparaître la maladie, il faut faire disparaître la cause. Qu’on remarque bien, d’ailleurs, que ce n’est pas par une maladie artificielle que la névralgie guérit, c’est au contraire par la guérison du mal primitif.

Dans une révulsion, on remplace une maladie par une autre, tandis que dans le cas ci-dessus on fait disparaître deux affections à la fois ; les deux faits n’ont donc aucune analogie. Et qu’on n’invoque pas la douleur produite par la cautérisation, car nous répondrions : Cautérisez ailleurs que sur l’ulcère, et guérissez si vous le pouvez !

Cette interprétation erronée, suivant nous, est une conséquence de la définition admise par M. Raynaud : « Avec Hanter, dit-il, je définis la révulsion : la cessation d’une action morbide dans une partie, par suite de la production d’une action dans une autre partie. » Un mot restrictif rendrait cette définition exacte ; le fait discuté plus haut le démontre.

Cazenave (thèse d’agrégation, 1840) dit : « La révulsion ou la dérivation est indifféremment pour moi un acte organique complexe dans lequel l’état physiologique ou l’état anormal d’une partie est diminué, modifié, annihilé par suite d’un travail organique, normal ou anormal, survenu spontanément ou provoqué artificiellement dans une autre partie. »