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L’action à distance est le caractère distinctif des révulsifs ; cette opinion est admise par tous les médecins et fait différer la révulsion de la substitution.

Nous avons dit encore que la maladie révulsée ne devait pas être sympathique de la maladie révulsante. Maurice Raynaud (thèse d’agrégation, 1866) n’est pas de cet avis ; voici ses propres paroles : « Soit donc le cas d’une douleur utérine causée par une ulcération, et amenant une névralgie iléo-lombaire. Vous cautérisez l’utérus et vous guérissez l’ulcération ; du même coup, vous guérissez la névralgie ; il y a bien là une révulsion. Inversement l’on peut agir, jusqu’à un certain point, sur la douleur utérine, en agissant sur la névralgie ; mais il est bien évident que, la lésion primitive subsistant, ce mode de révulsion sera bien plus incertain dans ses effets, et n’aura généralement qu’une efficacité temporaire. »

On ne peut nier l’existence de la relation de sympathie entre les deux affections ; or, cette sympathie reconnue, nous ne craignons pas d’exprimer une opinion contraire à celle de M. Raynaud, c’est-à-dire qu’il n’y a pas révulsion. Voici pourquoi : en étudiant ce sujet, nous verrons que, pour que la révulsion ait lieu, il faut qu’une maladie se développe pendant qu’une autre diminue ; de sorte que quand l’une d’elles (la maladie révulsée) a disparu, l’autre (la maladie révulsante) est arrivée à son état de développement le plus avancé. Ainsi, loin de se développer ensemble, de diminuer ensemble, deux maladies, dont l’une révulse l’autre, marchent en sens inverse. Or, cela a-t-il lieu dans le cas cité par M. Raynaud ? Évidemment non. De plus,