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obtenir sur la terre ; car alors la côte était desservie par un pieux missionnaire qui restait à une grande distance de Paspébiac.

Agenouillés, Cyprien et Jean pleuraient à chaudes larmes. Déjà Marie, les yeux demi-fermés, semblait reposer, lorsque tout-à-coup elle les ouvrit démesurément grands. Cyprien vit qu’elle baissait : il se leva pour se pencher sur elle, et il l’entendit murmurer :

— Ta promesse, Cyprien, de ne plus boire……

— Je m’en souviens toujours, et je la tiendrai ; sois tranquille ; dors, mon enfant !

Alors Marie s’endormit.

Le silence et les larmes avaient envahi la maisonnette du pauvre Cyprien. Le coup fut rude à supporter ; aussi Cyprien prit-il du temps à s’en remettre. Ce départ avait tout dérangé et, comme bien d’autres projets, celui de mettre Jean au séminaire fut abandonné. En