Page:Faucher de Saint-Maurice - À la veillée - contes et récits, 1879.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 25 —

voilà en train de fendre les airs avec une rapidité vertigineuse derrière mes outardes. J’avais beau serrer les rênes, rien n’y faisait. Après une course apoplectique, faite comme si j’avais été entraîné par un sorcier de vent, je réussis à m’accrocher les pieds dans le faîte d’un sapin. Je ne pris pas grand temps à enrouler le cordeau autour de L’arbre, et à me laisser glisser au pied. Là, une autre surprise m’attendait. À peine m’étais-je relevé de ma chute, que j’aperçus, haut, bien haut, mon sapin qui filait comme un nuage dans la direction du Groënland. Pour ma part, j’avais traversé le fleuve sur un espace de quarante-cinq lieues : j’étais sur la côte du Labrador, et j’ai manqué là une belle occasion d’aller à la recherche de Sir John Franklin, termina Jean Bart qui devenait érudit, lorsqu’il avait réussi à enfoncer l’ami Bidou.