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loppaient, des paroles de prières et des sanglots. Dès l’instant où sa tunique blanche avait frôlée les parois de ce réduit, les prophéties d’autrefois allaient bientôt avoir leur dénouement ; car il était écrit que l’âme de cet homme serait triste jusqu’à la mort, et cette nuit, qui s’étendait si calme, si belle, si silencieuse sous le ciel de la Judée, ne devait plus être appelée, dans la suite des temps, que la nuit de l’agonie.

Quelles pouvaient donc être les sombres et poignantes pensées qui faisaient alors perler des sueurs froides sur le visage du Fils de Dieu ?

Pourquoi ce perpétuel voile de tristesse — qu’une main d’en haut était venue poser sur la face du Sauveur, dès sa sortie de la crèche de Bethléem — était-il encore là, planant au-dessus de sa tête sacrée, maintenant que l’instant suprême