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de M. Francisco Schiafino de Salinas, dans la rue del Indio Triste, qui a coûté une somme fabuleuse.

Lorsqu’on y pénètre, on rêve involontairement à l’un des contes les plus fantastiques des Mille et une nuits — Aladin ou la lampe merveilleuse.

On oublie alors devant ces statues en marbre de Carrare, ces vases antiques, ces tentures de Damas et d’Ispahan, ces tableaux des grands maîtres, ces chinoiseries qui défient l’imagination la plus capricieuse, devant tout ce luxe asiatique que M. Schiafino a conservé en souvenir de ses longs voyages en Orient, l’inquiétante population de puces qui habite la masse informe du palais impérial.

Son vaste parallélogramme, bon tout au plus à faire de magnifiques écuries de cavalerie, n’offre à l’admirateur du beau que des murs blanchis à la chaux, de l’épaisseur d’une fortification permanente, assez forts pour résister, en cas de pronunciamientos, aux canons de l’hôtel-de-ville, leur jaloux voisin. Dans ce vaste