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vase infecte des gouffres sans fond, le Mexicain, sous sa démarche endormie et nonchalante, cache des passions et des vices terribles, qui se développent chez lui avec la rapidité de la végétation de la zone sous laquelle il vit.

Quand il ne passe pas son temps à faire des révolutions — pronunciamentos — et à essayer d’obtenir une position élevée, à force de bousculer les autres et de se hisser sur les cadavres qu’il couche devant lui, il tâche de devenir riche par tous les moyens possibles, afin de satisfaire son terrible penchant pour le jeu.

Il faut alors le voir jeter tout son avoir sur une seule carte à la roulette ou au monté, et doubler ou perdre, avec une indifférence suprême, la fortune qu’il a mis tant d’années à s’amasser.

Pendant les fêtes de Tlalpam, petite ville située à cinq lieues de Mexico, j’ai vu un fermier — ranchero — perdre au monté, sur une seule carte, la jolie somme de $15,000. Cela ne l’empêcha pas de continuer à rouler entre ses doigts la fine