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d’autres traces de leur existence qu’une page dans les chroniques ; comme les bouquets de fleurs qui passent de mains en mains, qui se fanent et qui finissent par disparaître du monde.

« Les grands, les sages, les vaillants, les beaux, hélas, où sont-ils ? Ils sont mêlés à la terre. Le même sort nous attend, et ceux qui viendront après nous. »

Ne dirait-on pas une lamentation tombée des lèvres de Jérémie pleurant et priant sur la cendre, au lieu d’un chant composé peut-être au sortir d’une de ces sinistres orgies qui laissent bien loin derrière elles tout ce que le sensualisme et le cynisme romains ont pu inventer.

Pourtant, il ne faut pas trop se hâter de venir poser un stigmate sur le front de cette civilisation, d’après les simples données que la science moderne a su découvrir jusqu’à présent.

Son dernier mot n’a pas été dit.