Page:Faucher de Saint-Maurice - À la veillée - contes et récits, 1879.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 168 —

tiles soupirs. Lorsque le sceptre passera dans d’autres mains, on verra tes serviteurs errer, désolés, dans les cours de ton palais. Toute la pompe de tes victoires et de tes triomphes ne vivra plus que dans leurs souvenirs…… Le bien que tu as fait sera toujours un titre d’honneur. Les grandeurs de cette vie, ses gloires et ses richesses ne te sont que prêtées ; sa substance est une ombre illusoire, et les choses d’aujourd’hui changeront demain. Cueille donc les plus belles fleurs de ton jardin pour en couronner ton front, et saisis les joies du présent avant qu’elles ne périssent. »

Le second fragment roule sur les vanités des choses de ce monde. On y reconnaît la touche grave, rêveuse et mélancolique qui caractérise presque toutes les poésies et les ballades des peuplades du Nord :

— « Toutes les choses de ce monde ont un terme rapide. Au milieu de leurs splendeurs, la vie les abandonne ; elles tombent en poussière. Ce vaste univers