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cœur quelques-unes des poésies du roi malheureux, Nazahualcoyolt, dont les poèmes se ressentent un peu de cette grandeur sauvage qui règne dans les chants d’Ossian ou sur les Hellas Scandinaves, tempérées, jusqu’à un certain point, par la verve épicurienne d’Horace.

Puisque le mot poésie est venu se glisser si à propos sous ma plume, qu’on me permette de citer ici deux fragments des œuvres du royal poète.

La philosophie légère et pétillante de l’un, et la grave mélancolie du second, contribueront peut-être à nous faire oublier toute cette odeur de chairs rôties et de sang torréfié :

— « Bannis les soucis, s’écrie le barde mexicain ; si le plaisir a des bornes, la plus triste vie aura aussi une fin. Tresse donc ta guirlande de fleurs et chante les louanges du Dieu tout-puissant : la gloire de ce monde se fane vite. Réjouis-toi dans la verte fraîcheur de ton printemps : le souvenir de ces jours t’arrachera d’inu-