Page:Faucher de Saint-Maurice - À la veillée - contes et récits, 1879.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 163 —

traits d’un beau jeune homme. Une année avant sa fête — l’année mexicaine se composait de dix-huit mois — on choisissait pour remplir le rôle de cette divinité un captif d’une beauté parfaite. Les prêtres lui apprenaient à jouer son rôle avec la grâce et la dignité convenables. On le couvrait de vêtements magnifiques ; on lui prodiguait l’encens et les fleurs dont les Aztèques n’étaient pas moins amateurs que les Mexicains d’aujourd’hui. Lorsqu’il sortait, il était accompagné d’une multitude de serviteurs, et s’il s’arrêtait dans les rues, la foule se prosternait devant lui, pour lui rendre hommage comme au représentant de la bonne divinité. Quatre jeunes et belles filles, portant les noms des principales déesses, étaient choisies pour être ses épouses. Ses jours s’écoulaient dans la mollesse, dans les festins que lui offraient les principaux nobles, empressés à lui rendre les honneurs dus à un dieu.

« Mais le jour fatal arrivait ; le terme de ses courtes splendeurs était proche. On