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sur les ruines de Palmyre : j’essayai de reconstruire pour un instant tout ce passé ténébreux qui était descendu dans l’oubli, en emportant avec lui jusqu’aux traditions les plus simples qui l’avaient illustré.

Alors les questions les plus extraordinaires tourbillonnèrent dans ma pensée.

Comment expliquer cette migration mystérieuse des Toltèques au Mexique vers le septième siècle, chassant devant elle les tribus qui l’habitent, comme les moissons de l’Orient disparaissent devant les courses périodiques des terribles sauterelles du désert, et apportant avec elle des sciences et des arts inconnus jusque-là dans les riches montagnes de l’Anahuac — nom sous lequel était désigné l’empire aztèque — l’architecture, la mécanique, l’agriculture et la civilisation ?

Pourquoi, lorsqu’on s’est habitué à admirer les mœurs douces et polies de cette nation, la voit-on disparaître avec tant de mystère, après quatre siècles de domination, sans presque laisser de trace derrière elle ?