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— N’aille pas ensorceler mon crucifix.

Je lui répondis :

— Il n’y a pas de danger ; je ne suis pas sorcier. Les drogues dont je me suis servi étaient de l’arcanson pilé, de la poudre à tirer et de l’huile d’aspic. Quant à ce qui touche les trois barres, je m’entendais avec Lanoue. Il devait porter sa main en haut, ou sur l’estomac, ou la laisser pendre, ou bien encore la mettre dans les poches de son habit, selon qu’il toucherait à l’une des barres. L’arcanson a été pris chez Lanoue, l’huile était celle dont je me servais pour mon fusil, et la poudre appartenait à mon fourniment.

Charles Lanoue. J’ai vingt-cinq ans, je suis cordonnier de mon métier. Je connais l’Advocat depuis un an, et je le garde pour loger, coucher ou manger quand il veut. J’ai prêté six francs à Robidou pour payer le soldat. Je ne suis pas allé quérir chez nous le crucifix. Tout le complot qu’il y avait entre moi et l’Advocat était de l’aider à lui faire