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feux, y jetant, les uns après les autres, de petits paquets qu’il avait devant lui. Lorsque les chandelles furent éteintes, je vis l’Advocat soulever par temps le miroir, tenant le haut du crucifix entre ses mains. Sa tête était baissée, et il marmottait des prières en latin que je ne comprenais point. Les chandelles étant rallumées, je le vis ôter le crucifix de dessous le miroir, le prendre à la main et essayer avec le bois de la croix des barres sur la plate-bande de la cheminée. J’étais plus près de l’Advocat qu’aucune autre personne. Il invita ensuite les personnes présentes à toucher une des trois barres, ajoutant qu’il devinerait, sans voir, laquelle on aurait touchée. Je le vis de suite prendre le crucifix et le porter près du feu, mais je ne puis affirmer s’il l’a brûlé ou passé seulement à la flamme.

Charles Rodidou, âgé de vingt ans, cordonnier, demeurant en sa maison, sise faubourg St. Joseph de cette ville. Jeudi matin, m’étant aperçu qu’on m’avait volé trois cents livres dans une