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torture, * la triple accusation de sortilège, de magie et de sacrilège.

C’est le 30 juin 1742 que Flavart comparut devant le tribunal suprême, et comme ce qui se rattache à l’ancienne jurisprudence criminelle de la colonie peut être bon à conserver, je laisserai parler les témoignages tels qu’ils figurent au dossier du procès, en réponse aux interrogations de Messire Jacques Joseph Guiton de Monrepos, conseiller du roi et son lieutenant civil et criminel.

Ils soulèvent un coin du voile qui couvre la vie intime, les habitudes, les superstitions et quelques locutions du temps.


* Entre autres cas de torture, Garneau remarque ceux d’Antoine Hallé et du nommé Goulet, accusés de vol, en 1730, et celui de Pierre Beaudoin dit Cumberland, soldat de la compagnie de Lacorne, accusé d’avoir mis le feu aux Trois-Rivières, en 1752. Ce dernier fut déshabillé et mis dans des brodequins, supplice qui consistait à comprimer les jambes. Le nombre de questions à faire était fixé, et à chacune d’elles la pression augmentait.