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Il n’épargnait pas plus ses camarades du régiment ; et le sergent de garde chaque soir prononçait en fronçant le sourcil le nom aristocratique — mais toujours marqué absent sur le rôle d’appel — de Charles-François Flavart de Beaufort de l’Advocat.

Flavart ne s’occupait guère du légitime courroux de son digne sous-officier : il faisait sa punition sans sourciller ; puis, le lendemain soir, il était repris à faire cascader intrépidement par les deux uniques rues de la ville ses rares écus et les charmes de ses vingt-six ans.

Un jour néanmoins, il lui fallut rengainer ses airs d’indépendance, sa fierté sauvage. Flavart était sommé de comparaître devant le procureur du roi, M. Foucher.

Un dernier esclandre avait jeté le fringant soldat entre les mains de ce haut justicier, qui produisait contre lui une charge entraînant l’application de la