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s’occupait guère qu’à recueillir avidement la moindre nouvelle concernant le voyage aventureux entrepris par de la Vérenderye aux Montagnes Rocheuses.

Parmi les corps cantonnés alors à Montréal se trouvait la compagnie de Lafrenière, qui comptait au milieu de ses soldats un enfant perdu de Paris, un peu l’ancêtre du zouave et du zéphir d’aujourd’hui, égayant de temps à autre les ennuis de la caserne par quelques bons tours machinés contre les pékins du temps, posant en loustic partout et quand même, et ne craignant pas plus Dieu que le scalpel de l’Indien.

Il ne connaissait guère en ce monde d’autre mission que celle du gros préfet gascon Romieu qui l’expliquait un jour si joyeusement à son confrère en espiègleries, Henri Monnier.

— Vois-tu, mon cher, disait-il, chaque homme ici-bas accomplit sa destinée. La nôtre consiste à fournir des documents à ceux qui plus tard rédigeront le martyrologe du bourgeois.