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Nous avions autre chose à penser. D’abord, je dis nous ; car il fallait se procurer un long voile pour Joséphine, les femmes n’étant admises au Vatican que voilées et vêtues de noir. Il fallait encore rassembler tous les objets de piété que nous voulions rapporter bénis au Canada ; puis, trouver quelques minutes pour nous recueillir un peu ; car c’était à ne pas y croire, grand’mère : dans une heure nous allions parler au Pape !

À une heure trois quarts pourtant, tout était prêt. Une voiture de place nous attendait, et bientôt nous traversions rapidement le pont Saint-Ange, pour ne plus nous arrêter qu’en face de la statue équestre de Constantin. Nous étions au Vatican, et ce fut l’âme joyeuse, le cœur léger, que nous passâmes entre les hallebardiers Suisses, et que nous montâmes l’immense escalier qui conduit à la salle des audiences publiques.

Une trentaine de personnes y étaient déjà réunies. C’étaient des prêtres, des religieuses, deux militaires, trois ou