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II

se souvenir, c’est pleurer

Depuis trois ans, Jean vivait heureux.

Il avait deux enfants, et sa femme se montrait toujours pieuse, bonne ménagère et pleine de dévouement. Quant à lui, ses goûts n’avaient pas changé ; c’était bien ce même Jean, tel que je l’avais aimé autrefois, avec sa nature ardente et joyeuse. Pourtant à certaines heures, une secrète tristesse l’empoignait ; alors j’essayais de le faire causer ; mais il se renfermait dans ces monosyllabes discrets et polis qui font dérailler toute confidence.